mercredi 23 mars 2022

Botanique le lundi 21 mars 2022 à Saint-Saturnin-Lès-Apt

 Nous sommes des botanistes amateurs. 

Si vous remarquez des erreurs, toujours possibles, dans la détermination de nos plantes, merci de nous le signaler en commentaire



Accueil printanier :  les primevères étaient en place pour l'arrivée des dix participantes du jour

 (cueillies par Hélène et Marie-Thérèse, merci à elles pour la gentille attention)



Tout d’abord, petit rappel : 

Si nous arrachons une carotte, un radis, nous avons une racine pivotante, d’où partent d’autres petites racines secondaires. Cette racine peut être plus ou moins riche en réserve, on la qualifie de tubéreuse, elle rend la plante vivace. 

Dans le cas de la majorité des graminées, nous avons un faisceau de racines, dites racines fasciculées. 


Nous allons étudier la primevère...

Nous ne regarderons plus les primevères de la même façon!


Observons la partie souterraine de la primevère :

Nous constatons une partie dure un peu horizontale, subverticale, d’où partent de nombreuses racines. Il s’agit d’un rhizome court, à savoir d’une tige souterraine plus ou moins riche en réserves. De ce rhizome partent de nombreuses racines adventives

C’est une plante herbacée qui a un rhizome, elle est donc vivace.



Observons à présent le reste de la plante :

Les feuilles sont groupées à la base (il est difficile de dire si elles sont alternes ou non), elles sont bien vertes et les nervures sont bien visibles.  Elles n’ont pas de pétiole, elles sont sessiles

La feuille est simple, son limbe n’est pas découpé, il est légèrement denté sur les bords, il est gaufré. Si nous retournons la feuille, nous voyons une grosse nervure principale ainsi que d'autres plus petites, secondaires.  La face intérieure de la feuille est tomenteuse (= avec un petit duvet de poils). Elle est rétrécie régulièrement vers la base.


Regardons les fleurs : 

La fleur est solitaire, elle est sur un très long pédoncule (pour une feuille nous dirions un pétiole), plus long que les feuilles et la fleur. Il est densément poilu. 


La fleur est de couleur jaune pâle, à gorge orange clair au sommet d'un tube plus ou moins long s'ouvrant en entonnoir. elle a un axe de symétrie, elle est régulière (elle est actinomorphe) : le calice est formé de 5 sépales soudés au moins sur les deux tiers, ils sont poilus (on dit que la fleur est gamosépale)

Les 5 pétales sont soudés et forment un tube (la fleur est gamopétale), Les étamines sont également au nombre de 5 et au centre un gynécée (= pistil) comportant 5 carpelles soudés. . Nous pouvons la qualifier de pentamère

La corolle vue de face : les pétales sont soudés 


Corolle vue de profil


Mais en observant plus attentivement les fleurs, même  à l'oeil nu, nous avons observé que certains sont différentes : 

1) Chez certaines,  au milieu, nous observons une petite bille verte, c’est la partie supérieure terminale du pistil :  le stigmate. Celui-ci est vert, forme une boule, il est un peu glutineux, c’est là où le pollen va se déposer. 

Nous pouvons qualifier ces fleurs de longistyle, les étamines sont bien en-dessous, on voit juste le stigmate





2) Chez d’autres fleurs, nous ne voyons pas le stigmate, mais nous n'apercevons que les étamines.

Nous pouvons qualifier ces fleurs de brévistyles, c'est à dire que le style est court,  le stigmate se trouve en-dessous.

Coupe vue par-dessus : Nous apercevons les étamines,

 le gynécée est caché dans le tube


                                        

Et voici les deux fleurs vues de face afin de bien percevoir la différence (à noter que nous ne pouvons pas avoir les deux types de fleurs sur un même plant)


Ces fleurs sont hermaphrodites mais l'autofécondation est rendue difficile par la position des différents organes
, on parle d'
Hétérostylie
 Il faut qu'il y ait un croisement d'une fleur longistyle avec une fleur brévistyle pour qu'il y ait fécondation.

Penchons-nous à présent sur l'organe reproducteur femelle ( = le pistil), l'ovaire et ses ovules

L'ovaire est formé de cinq carpelles soudés, nous pouvons parfois apercevoir des nectaires

Coupe transversale de l'ovaire, nous voyons les ovules


Nouvelle utilisation de la flore de Gaston Bonnier / Georges de Layens : Flore portative de la France, de la Suisse et de la Belgique


- Plante ayant des fleurs : on y trouve des étamines, un pistil ou les deux à la fois

- Etamines et pistils sur la même plante, quelquefois dans des fleurs différentes

- Fleurs à deux enveloppes (calice et corolle) de couleur et de consistance différentes

- Corolle non papilionacée

- Pétales soudés entre eux, au moins à la base

- Voir Section B, plantes à pétales soudés entre eux p.XV

- Fleurs non membraneuses

- Ovaire non divisé extérieurement en 4 parties

- Plantes n'ayant pas à la fois les caractéristiques précédentes

- Plantes herbacées à feuilles opposées

- Fleurs colorées

- Etamines attachées en face des pétales

- 1 style simple, 1 stigmate

- Voir PRIMULACÉES, P 205

- Feuilles toutes à la base, en rosette ou comme empilées en colonne

- Feuilles sans pétiole ou bien à limbe non arrondi ni en coeur à la base

- Corolle à tube plus long que le calice

- Feuilles de plus de 4 mm de largeur, en général

- Voir 2 PRIMULA page 206

- PRIMULA - Primevère (9 espèces dans le genre PRIMULA dont la primevère officinale (primula officinalis) appelée également "primevère coucou"

- Fleurs jaunes souvent à taches orangées

- Calice aussi long ou presque aussi long que le tube de la corolle

- Calice non renflé

- Feuilles à limbe peu à peu rétréci en pétiole : fleurs ordinairement sur une tige très courte

- PRIMULA GRANDIFLORA Lam

Primevère à grandes fleurs,  ou primevère acaule (primula vulgaris)

La nomenclature a changé .... 

Primevère à grandes fleurs : Primula vulgaris subsp. vulgaris Huds., 1762

= Primula grandiflora Lam., 1779


D'après vous, ces primevères sont-elles longistyles ou brévistyles??


Balade dans le très beau village de Saint-Saturnin-Lès-Apt l'après-midi



Suivez le lien si vous voulez découvrir l'ancien village .. (document mis en ligne sur le site de la mairie de Saint-Saturnin-Lès-Apt)

Une balade parmi ces lieux historiques ne peut se dispenser de quelques observations botaniques : 

La cousteline (Terre-grèpe)

Reichardia picroides



Cette salade se trouve dans les zones rocailleuses, exposées au soleil. 
Un cueilleur averti se contentera de prélever quelques rosettes seulement sur la touffe, afin de permettre à la plante de continuer à pousser..


La cymbalaire des murs (Ruine de Rome)
(Cymbalaria muralis)


La cymbalaire des murs fait partie de ces petites plantes discrètes dont les graines se glissent dans un recoin obscur et humide des vieux murs pour s'y protéger tout l'hiver et attendre le printemps pour exploser au soleil.
Les tiges rampantes peuvent mesurer jusqu'à 60 cm de longueur, elles s'étirent afin de s'accrocher à une fissure du mur... 
La fleur est unique sur un très long pédoncule. Lorsque le fruit se forme, le pédoncule se recourbe pour le déposer dans une anfractuosité du rocher ou une fissure du mur... bien à l'abri du soleil et à l'humidité... afin de se ressemer
On dit que la fleur est lucifuge (= elle fuit la lumière). 
Les fruits sont des capsules rondes et glabres contenant les graines.




Une gale du genévrier cade
(Juniperus oxycedrus)


Le fruit du buis
(Buxus)

Lundi dernier nous avions vu la fleur du buis. 



Dans la couronne de fleurs ci-dessus, nous voyons essentiellement des fleurs jaunes, ce sont les fleurs mâles ... En regardant de plus près,  nous voyons 1 fleur femelle au milieu des mâles. Elle est verte, en 3 parties. Le pistil est formé de 3 carpelles soudés, et on devine les 3 stigmates. Le fruit s'ouvrira et formera les petites "chouettes" que nous connaissons bien...




La giroflée des murailles 
(Erysimum cheiri)



La giroflée des murailles fait partie de la famille des Brassicacées (Crucifères). Les fruits de la giroflée sont des capsules longues et minces à déhiscence longitudinale paraplacentaire : des siliques.
La silique est nettement plus longue que large, dérivant d'un pistil à deux carpelles avec fausse-cloison .La silique s'ouvre par quatre fentes paraplacentaires qui séparent les deux placentas fertiles et la "fausse" cloison qui les relie. 


https://biogeolsvt.fr/index.php/botanique/9-les-fruits/22-giroflee

La rue
(Ruta angustifolia)


De nombreux plants de rue lors de notre balade, facilement reconnaissable par leur odeur puissante, plutôt désagréable.


Un GRAND merci à Annic, Françoise, Guy, Marie-Thérèse pour les photos, la relecture et correction ..... 





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