Nous étions une petite trentaine à nous retrouver dans la forêt des cèdres du Luberon, le sentier de la "Roque des bancs “ ... Nous étions à l'abri du vent, bien au soleil...
La cédraie du petit Luberon
Zone historique de réalisations forestières.
Au milieu du XIXème siècle le sommet du petit Luberon était couvert de pelouses, de quelques buis et chênes verts rabougris négligés par les exploitants forestiers.
En 1861, quelques cèdres ont été semés sans grands moyens par quelques forestiers communaux à partir de graines récoltées dans le moyen Atlas algérien.
Les arbres ont commencé à se reproduire vers 1900, et depuis la forêt s’étend chaque année, actuellement elle occupe 250 hectares ! Rares sont les introductions d’espèces qui ont montré une telle force colonisatrice. En réalité, le cèdre retrouve un habitat qu’il occupait il y a environ 20 000 ans avant notre ère. La cédraie résiste bien aux incendies ; après le grand incendie de 1952 ou le cœur de la cédraie a résisté, il y a eut une extension importante de la forêt.
Le sous bois de la cédraie est très pauvre en espèces à fleurs, par contre cette ambiance d’ombre et de fraîcheur est propice aux champignons, 350 espèces y sont recensées, dont le cortinaire d’Hercule spécifique de la cédraie.
D’après « La flore du Luberon « de George Guende
Les feuilles du cèdre de l’atlas (Cedrus atlantica) sont de 2 types :
- Rarement éparses sur un rameau à croissance rapide
- Très souvent groupées par paquets de quelques dizaines
- rameaux à croissance lente.
Elles sont en forme d’aiguilles courtes, vert glauque, piquantes à section quadrangulaire.
L’arbre est monoïque, il fleurit au mois d’octobre, les cônes femelles, d’environ 1cm au départ sont verdâtres, dressés, portés à l’extrémité des rameaux. Les cônes mâles plus grands, plus gros, sont des fleurs dont les très nombreuses étamines libèrent un important pollen avant de tomber au sol.
Le petit cône femelle mûrit en deux ans, il est dressé, globuleux, en forme de petit tonneau, à bractées invisibles, et un peu aplati au sommet. Les cônes ne sont pas caducs, ils se désarticulent à la fin de la seconde année en larges écailles dont chacune porte deux graines ailées.
D’après »Le dictionnaire visuel des arbres et arbustes communs »
de Maurice Reille
Le bois odorant du cèdre, ses couleurs chaudes jaune brun est d’excellente qualité pour la menuiserie, les charpentes, les parquets, les chalets. Il est imputrescible comme le mélèze ; on trouve des poutres de 2000 ans intactes dans les temples d’Inde
La résine du cèdre entre dans la composition du baume de cèdre qui servait à embaumer lors des momifications.
Actuellement, il est possible pour les particuliers d’acheter un ou plusieurs glumes de cèdre du Luberon découpées en planche auprès de l’ONF
.
On distingue trois sortes de cèdres :Le cèdre de l'Atlas - Cedrus atlantica, et le cèdre du Liban, Cedrus libani, il est difficile de faire la différence entre les deux. Le cèdre de l'Himalaya, Cedrus deodara, qui se distingue des deux autres par ses aiguilles.
Le cèdre de l'Atlas
Cedrus atlantica
Hélène nous explique les différences entre les 3 genévriers ....
Genévrier commun - Juniperus communis
Le genévrier est bien connu par tous les cuisiniers,
connaissez-vous le genévrier de Phénicie et le genévrier cade ?
Genévrier de Phénicie - Juniperus phoenicea
Genévrier de Phénicie Juniperus phoenica
« Cade endourmi » en provençal en opposition avec son cousin le cade qui pique !
Feuilles en écailles qui ne piquent pas, sauf quand il est très jeune, il a gardé ce caractère ancestral certainement pour se protéger de la dent des herbivores dans sa jeunesse.
C’est un arbuste des lapiaz et falaises calcaires ou il taraude le rocher pour y faire pénétrer ses racines, il est capable de prendre pied sur des rochers verticaux.
Il pousse aussi sur les dunes maritimes. De très vieux sujets existent dans le bois des Rièges en Camargue, mais ils sont actuellement menacés par l’excès de sel de l’étang du Vaccarès.
C’est une espèce monoïque, quelquefois dioïque
Les fleurs mâles sont des petits cônes jaunes pleins de pollen
Les fleurs femelles des galbules sur un court pédoncule, mur es à l’automne suivant.
Les galbules, légèrement toxiques, sont rouges, ce qui a donné son nom d’espèce à l’arbuste, phoenica veut dire rouge, mais a été mal traduit et l’erreur est restée en français, on devrait dire genévrier rouge.
L’écorce ressemble à celle des autres genévriers, elle s’exfolie en bandes longitudinales
IL existe des genévriers rouges millénaires dans les gorges du Verdon et de l’Ardèche, le plus vieux a 1140 ans. Ces arbres ont échappé aux perturbations liées aux activités humaines, seraient ils les arbres les plus vieux d’Europe ?
Ils ont des conditions de vie extrêmes :
-verticalité, substrat compact
- croissance très lente, exiguïté pour les racines
-Sectorisation des vaisseaux de sève, pour assurer la continuité en cas de mort d’une branche
- Ils sont ressemés par le merle, les grives et les fouines
Voir la publication de Jean-Paul Mandin et David Busti :
Genévrier cade femelle - Juniperus oxycedrus
Genévrier cade mâle - Juniperus oxycedrus
Plusieurs germandrées ont été déterminées lors de notre balade (voir ci-dessous) :
A gauche : La germandrée petit chêne, Teucrium chamaedrys.
Au centre : La germandrée jaune, Teucrium flavum
A droite : la germandrée tomenteuse, Teucrium pollium, à odeur de saucisson...
Pique-nique au soleil...
Il fait très chaud au soleil! Même un 20 novembre!!
Superbe vue depuis notre "restaurant"...
Nerprun et filaire ...
Lors de l'initiation botanique assurée par Marie Thérèse, nous avons appris comment dissocier ces deux plantes : La filaire a des feuilles opposées alors que le nerprun a des feuilles alternes.
Pin noir...
Après le pique-nique, le groupe s'est scindé en deux.. les plus sportifs sont descendus dans la vallée par un chemin caillouteux, dans l'espoir de voir la source, en vain... Les autres ont continué tranquillement la balade...
Petit bouquet de Lepidium latifoliun déposé à l'entrée de la grotte ....