lundi 12 juin 2023

Séjour à Estenc du lundi 5 au vendredi 9 juin à Estenc - Lundi 5 : Les gorges de Daluis, le point sublime

Nous sommes des botanistes amateurs. Si vous remarquez des erreurs, toujours possibles, dans la détermination de nos plantes, 
merci de nous le signaler en commentaire 


Cette plante est adoptée aux milieux rocheux, elle pare les falaises de ses belles grappes de fleurs blanches en juin.. Nous nous sommes arrêtés en route plusieurs fois pour l'observer.. 
Pour les personnes ayant participé au séjour : Hélène a donné son nom dans le programme
Pour tous : le nom est dévoilé vers la fin de l'article ... 


Les gorges de Daluis, le point sublime

Nous étions 18 à nous retrouver à 10h au bord du lac de Castillon : 

Catherine - Claude - Françoise A - Françoise DB -  Hélène - Guy - Isabelle -  Jacky - Marie Christine - Marie Thé - Marie-Thérèse - Michèle - Monique G. - Monique R. -  Nadine M. - Nadine R. - Nicole - Suzie 

Nous avons repris la route ensemble jusqu’aux gorges de Daluis, nous arrêtant au parking du pont de Berthéou (40km environ)

Les gorges ont été creusées par le Var dans des roches de couleur rouge lie de vin appelées pélites qui correspondent à des cendres volcaniques et à des sédiments déposés il y a plus d"e 250 millions d’années, ayant subi une oxydation.

Cette entaille spectaculaire, ce paysage presque irréel, cette gorge de plus de 300 mètres de profondeur sur 6 kms entre Daluis et Guillaumes a fait la réputation des lieux en tant que « Colorado niçois ». 

Un peu à l’Est, se trouvent les gorges du Cians d’un aspect assez similaire.

Dans ces deux gorges on trouve deux escargots strictement endémiques associés aux pélites rouges, ils revêtent une coquille rouge comme la roche sur laquelle ils sont fixés.- Le maillot des pélites et le marbré des pélites.


La réserve des gorges de Daluis est traversée par une route étroite et sinueuse qui se prolonge sur tout l’arc alpin : la route des grandes Alpes entre Nice et le lac Léman construite vers 1911. Après le village de Daluis, au niveau donc du pont de Berthéou, nous avons commencé
 l'ascension vers le point sublime.



Dès le départ du sentier, nous pouvons voir des plantes déjà connues, comme Lactuca perennis, la laitue vivace, Tragopogon porrifolius, salsifis à feuilles de poireau mais aussi découvrir ou redécouvrir d'autres plantes au fil de la montée. 



Orlaya grandiflora - Orlaya à grandes fleurs - famille des Apiacées

 Campanula medium - Campanule moyenne - famille des Campanulacées

Teucrium montanum - Germandrée des montagnes - famille des Lamiacées

Bunium bulbocastanum - Châtaigne de terre - Apiacées


Nous pouvons imaginer les couleurs de ce sentier à l'automne en découvrant les Cotinus coggygria - le fustet commun ou arbre à perruques - famille des Anacardiacées. 


La balade sur un ancien chemin de transhumance traverse le paysage de schiste rouge. Il fait chaud, la montée est assez abrupte par endroits, et le trajet un peu long : quand nous pensons arriver, c'est encore un peu plus loin.. mais voulant arriver au point sublime, certains continuent... 

Anthericum liliago - Phalangère à fleurs de Lis - Asparagacées






Laserpitium gallicum - Laser de France - Apiacées



Paronychia kapela - Paronyque imbriquée (de Kapel) - Caryophyllacées


Sedum sediforme - Orpin de Nice - Crassulacées

Lotus corniculatus subsp Alpinus - Lotier corniculé - Fabacées





Un genévrier sans galbules nous surprend, nous vérifions, il s'agit bien du Juniperus oxycedrus, le Genévrier cade - Cupressacées





Euphorbia spinosa - Euphorbe épineuse - Euphorbiacées






                              Teucrium botrys Germandrée botryde - Lamiacées                                                               Genista cinerea - Genêt cendré - Fabacées


Cabane aux escargots 


Rhaponticum coniferum - Leuzée conifère - Astéracées


Sempervivum arachnoideum - Joubarbe à toile d'araignée - crassulacées






Geum urbanum - Benoite commune - Rosacées


Petrorhagia saxifraga - Oeillet saxifrage - Caryophyllacées


Au point sublime, nous avons découvert le belvédère vertigineux qui permet d'admirer les gorges et le Var qui s'y écoule à 270 mètres plus bas.

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Nous repartons vers les voitures, la descente est un peu difficile par endroits dans les pierriers. Le temps est lourd... Nous cherchons un coin à l'ombre pour le pique-nique.

En reprenant la route, un rocher en forme de tête de femme qui est devenue dans l’imaginaire collectif local « la gardienne des gorges »


La route emprunte les tunnels et les ponts construits au début du XXème siècle pour le passage du tramway, en effet un audacieux tortillard assurait jadis la liaison Pont-de-Gueydan / Guillaumes. Il fallait une heure pour parcourir 20 km ! Cette ligne fut arrêtée en 1929 Les ouvrages, tunnels et ponts ont été conservés comme à l’époque.

Les gorges sont vertigineuses avec d’admirables points de vue ou vous pouvez vous arrêter individuellement : cascade d’Amen, pont de la mariée ....



Pourquoi ce pont s'appelle-t-il "le pont de la mariée"?
Voici l'explication donnée sur les panneaux :
Un soir de juillet 1927, sur ce pont construit pour le passage du tramway, un couple en voyage de noces visitait les gorges. À la nuit tombante, on vit le mari revenir, affolé. Sa femme avait basculé dans le vide. Crime ou accident? L'enquête retint la seconde hypothèse. La légende populaire, elle, a transformé le récit et rebaptisé le pont. Une jeune épousée se serait involontairement jetée du pont le soir de ses noces pour ne pas subir les assauts de ce mari qu'on lui aurait imposé! Ainsi est né le pont de la mariée...

Saxifraga callosa - Saxifrage à feuilles en languettes - Saxifragacées


Observez les feuilles de la saxifrage à feuilles en languettes : elles ont le rebord recouvert de crénelures blanches, dues au fait que la plante exsude le calcaire, il en est de même pour les feuilles de la saxifrage paniculée ci-dessous.



Saxifraga paniculata - Saxifrage paniculée - Saxifragacées

Campanula persicifolia - Campanule à feuille de pêcher - Campanulacées


Des têtards dans la fontaine.. 

Des gendarmes sont là pour faire passer un gros camion par le sens interdit, la route des gorges n'est pas adaptée pour les gros véhicules.

Les gorges se terminent à Guillaumes, dominé par les vestiges du château fort médiéval de la reine Jeanne. A Guillaumes se trouve un musée des arts et traditions, la maison des gorges rouges (histoire géologique des pélites), ils étaient fermés lors de notre passage. Ci-dessous la façade d'une maison de Guillaumes



Nous sommes arrivés en fin d'après-midi à notre hébergement : Le refuge de la cantonnière. Celui-ci fut construit en 1910 pour loger les travailleurs italiens venus construire la route des grandes Alpes réalisée par le Touring club de France avec des moyens rudimentaires. Propriété restaurée par le parc national du Mercantour, ce bâtiment sert de refuge de 36 places


Belote à 4,  concertation à 5 pour la transcription des noms de plantes vues dans la journée, ou tout simplement bavardage près du poêle, tout le monde était occupé... 

A demain pour de nouvelles découvertes dans ce lieu enchanteur.. 

Les journées du séjour ayant été intenses en découvertes,
 j'ai fait 5 articles, un par jour... 
 
Merci à Françoise et Guy pour leurs photos




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