samedi 2 décembre 2023

Sentier du Loubatas et carrière romaine le lundi 27 novembre 2023

    Nous sommes des botanistes amateurs. Si vous remarquez des erreurs, toujours possibles, dans la détermination de nos plantes, 

merci de nous le signaler en commentaire


Camille nous a proposé une balade à Peyrolles vers le Loubatas et la carrière romaine. Puis, l’après-midi,  avec l'aide logistique de Monique G., elle nous a fait découvrir  une grotte sous le château où il y a un palmier pétrifié ( Sous le château du roi René, qui accueille aujourd’hui l’Hôtel de Ville, se cache cette grotte naturelle, vieille d’environ 3 à 7 millions d’années. Ce trésor géologique unique en Europe renferme les fossiles des végétaux qui habillaient la Provence pendant l’ère Tertiaire, l’époque où la mer Méditerranée baignait l’actuel paysage).



Vous pouvez retrouver la carte et le parcours en suivant le lien :


Quelques difficultés à trouver le lieu pour certains, certaines dans la voiture pour se protéger du froid matinal! Nous étions quelques unes à regarder autour du parking et nous avons vu des pissacans, "Suillus granulatus" relativement nombreux sur le parcours.


La pellicule s'enlève facilement, les tubes sont longs




Nous n'avons fait qu'une petite partie du parcours, long de 4,5 kms,
nous avons tous envie d'y retourner, pourquoi pas au printemps?


Erosion du calcaire gréseux  




Clématite flammette
Clematis flammula

Observez ses akènes à l'aspect "plumeux", soyeux... 



De très nombreux fragons sur notre passage


Des galles insolites
galle Cynips divisa  sur feuille de chêne pubescent 





Lavande ou Lavandin?


La hampe est simple, sans ramifications
Pour la reconnaître, nous. nous considérons lieu où nous sommes. Nous ne sommes pas à 800 mètres d'altitude, il est donc probable que ce soit la lavande aspic, qui se situe en-dessous de cette altitude, les feuilles sont très élargies, en spatule, il s'agit bien de la lavande à larges feuilles, la lavande aspic, Lavandula latifolia

Plus loin, nous voyons plusieurs plants disposés en ligne, avec deux ramifications sur la hampe, il s'agit du lavandin, qui a été planté. 

Nous nous arrêtons devant des aigremoines, Agrimonia,  des touffes d'aphyllante de Montpellier, Aphyllanthes monspeliensis . Ces dernières sont sectionnées à ras, certainement par des moutons ou autres animaux tels que les chèvres ou les lapins, qui l'apprécient tout particulièrement



Nous admirons une "rivière" dorée,
 il s'agit de feuilles d'étable de Montpellier, Acer monspessulanum






Nous voyons à plusieurs reprises des géastres.  Ce champignon, magnifique, est très proche de la vesse de loup (les gastéromycètes)
 Selon l'hygrométrie de l'air, les lanières hydrostatiques vont se refermer.. 
Il existe plusieurs variétés de géastres. 
C'est une astrée hygrométrique... 


Marie-Thérèse nous avait fait un récapitulatif lors de notre sortie au plateau des Claparèdes le 16 décembre 2019.





 Le genévrier cade, Juniperus oxycedrus, 
 est dioïque.

Pied mâle



Pied femelle


Nous voyons ici que les galbules se composent de 3 parties, nous vouons bien aussi les deux traits, CADE (moyen mnémotechnique : KA DEUX)


Filaire - remarquez les feuilles opposées, le nerprun se reconnaît à ses feuilles alternes


VOIES À ORNIÈRES
Véritables rails taillés dans la roche
Utilisées lors de l'exploitation des carrières de pierre dans le vallon du Loubatas pour acheminer des blocs de plusieurs quintaux transportés sur des chars à 2 ou 4 roues. Des aiguillages, des voies de garage ou d'évitement sont encore visibles, ainsi que des rainures "anti-dérapages". Les plus anciennes voies à ornières datent de l'époque romaine. https://www.loubatas.org/le-loubatas/le-sentier-de-decouverte-du-loubatas/


LES TUNNELS
Ils appartiennent à un même aqueduc romain dit "Aqueduc de Traconnade"
Datant du 1er ou du 2ème siècle après J.C, cet aqueduc captait l'eau à la source de la Traconnade à Jouques pour l'acheminer à Aix-en-Provence, à environ 40 kms.
Cette partie de l'aqueduc, enterrée à faible profondeur, est recouverte d'une voûte cintrée afin d'éviter l'évaporation et les salissures de l'eau. 
 https://www.loubatas.org/le-loubatas/le-sentier-de-decouverte-du-loubatas/



LA CARRIÈRE
avec son habitation semi-troglodytique

L'habitation du carrier  a été construite en 1890. 
L'eau issue de la citerne de récupération des eaux de pluie située au-dessus de la maison arrivait directement à l'évier. 


Exploitée du XVIIème siècle jusqu'à la première guerre mondiale pour ériger bastides et châteaux de la région, la pierre extraite est la "molasse burdigalienne", un calcaire déposé il y a 20 millions d'années par la mer à l'ère tertiaire. 





Pique-nique, nous restons couverts



Nadine se charge de récupérer les 5€ de la sortie ... 


Après le pique-nique, nous nous dirigeons vers le grand parking des Pommiers,
 près du château. 
Nous sommes  en avance et traversons le grand champ  qui nous sépare de l'entrée de la grotte, située sous le château.
Un très beau porche gothique nous accueille : 
C'est l'entrée de la GROTTE AUX PALMIERS





En attendant, nous avons le temps de faire un petit recensement des plantes,
 d'un arbre, révision intéressante, et de découvrir ce lierre aux feuilles en pointe ..
 clairsemé de nombrils de Vénus,   Umbilicus rupestres


Le platane d'Orient Platanus orientalis 
et ses akènes, 



La grande chélidoine : Chelidonium majus
La cymbalier des murs (appelée "ruine-de-Rome), Cymbalaria muralis

Un joli petit géranium : 


Les siliques des giroflées des murailles (Erysimum cheiri)


M. Rolland Maurel, Président de l'association Peyrolles Rétro,
 traverse la prairie en voiture pour nous rejoindre.

Située sous le château, cette grotte fut redécouverte en 1979 par des enfants, puis explorée par M. Ely, professeur d'anglais, et M. Maurel. 
A cette date, la prairie actuelle était un verger de pommiers privé et les abords de la grotte était envahie par des buissons épineux, qui en dissimulaient l'entrée. Ce sont des enfants qui ont découvert le lieu. Ils en parlèrent à leur instituteur.
 Après défrichement, la grotte fut débarrassée de tous les déchets qui l'encombraient puis aménagée.
Elle était connue depuis longtemps par les Provençaux.
Au Moyen-Age, ils s'en servaient comme réserve puis, pendant la guerre, d'abri en cas de bombardement.


La grotte a des dimensions modestes : 20 m sur 10 m.
Le plafond est entièrement constitué d'une dalle de tuf d'une épaisseur de 3m. 

Cette grotte, creusée dans le tuf (roche tendre, sédimentaire, calcaire, caverneuse) est unique en Europe, elle renferme des fossiles remontant à l'èpoque tertiaire (7 à 14 millions d'années). 

Nous pouvons observer des troncs de palmiers, dont le bois a disparu, qui ont laissé leurs empreintes en forme de cônes imprimés dans l'épaisseur de la dalle de pierre, au niveau du plafond de la cavité et sur les parois. La plus grande mesure 1m de diamètre et 2m de hauteur. 

Des lumières sont dirigées vers les empreintes les plus grandes.






Nous voyons même l'empreinte des fruits de palmier!


et celle d'une feuille de palmier! 


Il faut se baisser pour prendre les photos, faire attention à ne pas se cogner la tête..

Les traces des troncs de palmiers étant différentes entre elles, nous pouvons supposer que des palmiers de diverses espèces peuplaient notre région au tertiaire.
Ces fossilisations de palmiers sont les témoins qu'à une époque, au climat tropical,  la Méditerranée baignait le cours actuel de la Durance. 

D'autres fossiles sont présents, ils s'agit de fougères, bambous et roseaux.

Ce site est peut-être un site hydrothermal d'âge mio-pliocène (période qui correspond à la fin de l'Ere tertiaire) implanté sur la grotte. Il a été formé par un glissement de terrain (boue) qui a tout englouti. Par la suite, la formation de la Durance a enlevé le support sableux sur lequel les végétaux avaient poussé. L'enlèvement du support a fait place aux empreintes que nous voyons aujourd'hui

    Flyer remis aux visiteurs de la grotte des palmiers

Nous sommes admiratifs devant ces découvertes.... 







Nous ressortons par la belle porte avant de nous séparer sur le parking.


Coléo Grand Bupreste du Pin Chalcophora massiliensis


 À noter : Il est possible de visiter la grotte  uniquement sur RDV pris 24h à l'avance auprès du service tourisme.


Merci à Guy, Nadine R.  et Marie-Thérèse pour leurs photos








 



































Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

N'hésitez pas à apporter vos commentaires afin que le blog soit un véritable instrument d'échange!