jeudi 18 décembre 2025

Patrimoine de pierres sèches à Viens le Lundi 15 décembre 2025

Nous sommes des botanistes amateurs. 

Si vous remarquez des erreurs, toujours possibles, dans la détermination de nos plantes, merci de nous le signaler en commentaire



Thérèse nous a proposé de découvrir le patrimoine de pierre sèches de son village, Viens, dont les murs, les bories, les clapas (perriers), répondent à des règles de construction très élaborées.
Nous avons suivi au départ le sentier pédestre C,  à partir du chemin des Faysses, en-dessous du parking du terrain de sport de Viens.. Mais que sont les faysses? C'est le nom qui est donné aux terrasses de culture (du provençal "faisso" qui signifie bande, banquette, plate-bande).  



Claude, Patricia et Suzanne étaient bloquées dans la circulation dans Aix-en-Provence et ne pouvaient arriver que plus tard. Nous leur avons donné rendez-vous sur notre parcours.

Un sentier entouré de murets nous met déjà dans l'ambiance du parcours. Il fait bon, à l'abri du vent...
Thérèse nous explique que le banc est destiné aux mamies de Viens


Les fascicules avec tracé des sentiers sont disponibles dans les commerces de Viens, mais aussi sur Internet 



Les amis de Viens ont débroussaillé les chemins, lors de balades régulières afin de les entretenir. Il est possible de visiter le village avec Françoise Lamour, historienne. 

Voici un sentier dégagé :


et voici le sentier encore envahi par les broussailles, avant que les amis de Viens ne prennent leurs sécateurs et autres outils pour dégager le chemin. 


Les clapas (amas de pierres en bordure de champ) les restanques et les bories rencontrés ici et là sont les vestiges d'une activité agricole intense (culture du blé essentiellement sur Viens)


Nous apprécions tous la balade agréable  dans ces sentiers, où mousses, fougères et lichens ont élu domicile. 




Les fougères : 

Nous avons identifié 3 fougères : : 
- Doradille, Cétérach : Asplenium ceterach, en haut sur les deux photos
- Capillaire noir : Asplenium trichomanes, en bas sur les deux photos




- Le polypode du pays de Galle (réglisse des bois) - Polypodium cambricum




Nous retrouvons Claude, Patricia et Suzanne



La première borie que nous voyons est intégrée dans le mur clôturant le terrain. Son linteau est droit. 
A l'intérieur, dans le mur, se trouve un rangement ou "cache fusil".



Les bories 

Les paysans les ont construites au cours des années pour faciliter le travail de la terre, actuellement les champs sont en friche, ce patrimoine ne sert plus qu’aux promeneurs et la nature y reprend ses droits . 
L’association des amis de Viens a su les retrouver, les répertorier et les entretenir. merci à eux.

Patrimoine de pierre sèche de Viens
D’après le livre « BORIES » du Parc régional du Luberon

La borie, c’est le logo choisi par le parc régional du Luberon, ces cabanes semblent faire le lien entre nature et culture et les apports symbiotiques entre l’homme et le milieu. Les bories sont de petites cabanes en pierre sèche, la technique est connue dans d’autres régions, d’autres pays. Elles datent du XVIII ème et XIX ème siècle, qui sont des périodes de défrichement intense de nos coteaux, d’occupation maximale du secteur.
Le Luberon est la région de France où les bories sont les plus nombreuses, les plus diverses et le
s plus spectaculaires !

En Provence, « borie » signifie « masure, cahute » les paysans parlaient de « cabanes » dans le pays d’Apt ou de Gordes ou « cabanon pointu » région de Forcalquier. Les matériaux utilisés étaient ceux trouvés sur place, édifiés sans mortier, calcaire blanc ou gris, texture fine mais très dure sur les monts de Vaucluse, (Villars, Saint Saturnin) ou molasse, calcaire gréseux jaunâtre, pierre résistante mais facile à travailler, elle forme les plateaux des Claparèdes (Bonnieux, Buoux), des Courennes (Viens, Saint Martin) et de Gordes. La molasse ou « pierre du midi est encore exploitée dans les carrières d’Oppède et de Ménerbes.

La taille des pierres varie de 15 cm à 1 m, il y a une grande diversité de formes, de volumes, de taille et de plans. Les champs étaient encombrés de pierres, il y avait nécessité d’épierrer pour agrandir l’espace cultivable, il était plus intéressant de construire des murs ou des cabanes utiles comme abris sur les terres éloignées de la ferme. Pour y mettre outils, produits de récoltes, ruches, bois de chauffage, âne, mulet et si besoin y dormir plutôt que d’en faire des tas ! C’est une annexe de la ferme ou une habitation saisonnière remplacée plus tard par le « cabanon des collines »

Ce qui frappe c’est la qualité de l’ouvrage, la patience du paysan provençal qui réalisait cette œuvre d’art, certaines bories témoignent d’une technique parfaitement calculée. Le temps de travail ne comptait pas pour ces paysans que l’on a souvent considérés comme « faignants » joueurs de boules et buveurs de pastis ! Dans le passé on a porté peu d’attention à ces constructions jusqu’en 1960 ou deux études ont été publiées, mais il manquait beaucoup de références ethno-historiques et archéologiques. 

Le recensement complet, la typologie, l’étude des évènements historiques en rapport avec la mise en valeur du sol, le recueil des témoignages sont en cours.

Le cèdre de l'Atlas

N’ayant pas réussi à me décider entre les photos de Guy, j’ai finalement opté pour un montage. Françoise A. a donné une légère tape sur la branche, et une "pluie" d’écailles de cônes est alors tombée de l'arbre.

Les Brins d'Herbe cherchent les "roses" à terre, afin de faire des décorations de Noël, les écailles sont aussi recherchées ...

Petit rappel : Les cônes du Cèdre de l'Atlas  sont dressés sur les branches et  se désarticulent à maturité. On ne trouve au sol que les écailles (celles-ci ayant un côté velouté face ventrale et de l'autre côté deux graines ailées) et le sommet du cône, qui fait penser à une rose.


Dans le champ, en contrebas, on peut encore observer un ancien système de récupération des eaux pluviales. Des puits de captage, l'eau est ensuite canalisée dans des conduits en pierres enfouies dans le sol. 




Une nouvelle borie.




 L'atelier de la semaine dernières semble porter ses fruits! Nous sommes plusieurs à pouvoir identifier le pin noir et le pin parasol!

Nous délaissons le sentier C pour rejoindre le sentier D. C'est très bien signalé et des points GPS sont même notés sur les fiches 


Nous arrivons devant une 3ème borie. 
Les constructions différentes nous intriguent. Le guide "les amis de Viens" présente un dessin des différentes bories. 



Entourée d'un clapier, cette borie est en  forme de ruche d'abeilles.




Pique-nique dans ce bel endroit



Les chemins ombragés favorisent la formation de lichens, qui apportent par endroits une ambiance féérique.
Pour la majorité d’entre nous, les lichens étaient une véritable découverte
Il existe une classification selon leur support : 
- Lichens corticoles (ils poussent sur l'écorce des arbres)
- Lichens terricoles (ils poussent sur le sol)
- Lichens saxicoles (ils poussent sur les roches et les murs)

Teloshistes chrysophtalmusle superbe « lichen aux yeux d’or »


Pleurosticta acetabulum, photo ci-dessous, au milieu, vert bleu 
Ils portent des apothosies (fructification du lichen) cupiliformes (en forme de coupes) 

Autour, sur la même photo,  Evernia prunastri l’Evernie du prunellier surnommé également « mousse de chêne » des parfumeurs,  en forme de lanières plus ou moins aplaties. Ce Lichen connaît beaucoup d’utilisations, notamment en teinturerie et en parfumerie.



Lichen corticole


Lichen corticole Parmelina carporrhizans 


Cladonia pyxidata Lichen trompette - lichen terricole
Ce lichen possède des podétions* en trompettes
* thalle secondaire vertical des lichens du genre Cladonia.


Un autre lichen observé : Cladonia foliacea ssp endivifolia
Lichen à feuilles d'endives





Nous passons devant un érable de Montpellier - Acer monspessulanum -
Cet érable se reconnaît facilement grâce à ses feuilles à trois lobes (il n'en reste que quelques unes  en cette saison) et à ses samares

 


Nous arrivons au terme de notre parcours, les habitations se font plus nombreuses, elles sont entourées de bornes, murets ... 






En arrivant au parking, un arbuste aux couleurs flamboyantes attire notre attention.


C'est un fusain d'Europe! Euonymus europaeus


Quelques fleurs ont résisté aux frimas de l'hiver : anthyllide - Anthyllis


mais aussi centhrante - calendula - pervenche



Le groupe se disperse tranquillement : certains prennent le chemin du retour, tandis que d’autres se dirigent vers le village dans l’espoir de boire un café au seul restaurant, Le Petit Jardin, malheureusement fermé le lundi.
Catherine, Hélène, Nadine M. et Nadine R. s’installent sur « le banc des mamies », près du lavoir, pour papoter, pendant que le reste du groupe, guidé par Thérèse, fait le tour du village, lequel a su garder tout son charme.





Merci à Thérèse pour cette très belle et intéressante balade.
Merci à Marie-Thérèse 
pour ses photos et ses explications sur les lichens (entre autres)
Merci à Guy et Jeannine pour ses photos









































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