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mercredi 20 novembre 2024

Lundi 18 novembre 2024 : Balade entre Grambois et le hameau de Fiéraque


                                         Nous sommes des botanistes amateurs. 

Si vous remarquez des erreurs, toujours possibles, dans la détermination de nos plantes, merci de nous le signaler en commentaire

Belle balade aujourd'hui encore.. Nous étions 26 à partir du gite des Mésanges à Grambois, la petite brise matinale nous incitait à mettre bonnet et gants, mais la journée s'annonçait ensoleillée..

Nous repérons les feuilles de la leuzée conifère Rhaponticum coniferum,

quelques rosettes de  Crepis bursifolia, du thym, du romarin en fleur,


quelques fleurs et fruits de l'Anthémis des teinturiers - cota tinctoria - cette fleur appartient à la famille des Astéracées. Elle permet d'obtenir en teinture de magnifiques jaunes ... 

Une fleur ligulée (pétales soudés) ci-dessous, il s'agit bien d'une fleur à part entière.



Sitôt arrivés sur la colline, les arbousiers nous entourent. Nous avions vu les arbousiers sur la même colline, ainsi qu' à Lamanon :

http://assobrindherbenature.blogspot.com/2015/11/balade-du-lundi-30-novembre-2015-lamanon.html?m=1

 L'arbousier - Arbutus unedo

Famille des ÉRICACÉES

(même famille que la bruyère (Erica)



La majorité des Ericacées ont une corolle en grelot. 

L'arbouse étant plus agréable à l’œil qu'au palais, on n'en mange jamais plus d'une
 (unum edo = j'en mange un) 

Fleurs d'octobre à janvier : fruits contemporains (fleurs de l'année précédente)
Il croît sur tout le pourtour de la Méditerranée, s'en écartant seulement pour une irradiation en climat atlantique jusqu'au sud de l'Irlande.

Usages :  

Sa digestibilité fraîche est très faible, on ne saurait en abuser.
Les arbouses se prêtent par contre fort bien à la fabrication de confitures. Il faut avoir soin d'utiliser le tamis après le passage à la moulinette, afin de rejeter toutes les graines, toutes les granules de la peau.  En Corse, on fait un vin d'arbouses en laissant les fruits écrasés macérer dans l'eau jusqu'à fermentation. Au Portugal, on en tire par distillation une eau de vie non dépourvue de qualités ; "le Medrono".
Le bois, dur, lourd, au grain fin, au riche coloris variant du rougeâtre au rouge-brun en passant par le cramoisi, prend un beau poli et peut servir, après séchage, à des ouvrages de tour et de menue ébénisterie. C'est un excellent combustible et le charbon qu'on en tire est un des plus fins, un des meilleurs qui soient. 

 

 


Chez cet arbousier - Arbutus unedo - on voit bien l'ovaire superposé sur un disque nectarifère très visité par les abeilles. L'androcée* est constitué d'étamines aux filets poilus élargis à la base (10 étamines). Les anthères** qui ne s'ouvrent pas par des fentes mais par deux pores apicaux***, portent sur leur dos deux petits appendices crochus. Ce caractère est la règle chez les Ericacées, parfois désignées pour cette raison sous le nom de "bicornes"



*Androcée : désigne l'ensemble des étamines de la fleur
** Anthère : C'est la partie de l'étamine qui contient les "sacs polliniques", celle dans laquelle est produit le pollen
***Apical : qualifie ce qui est à l'extrémité ou au sommet d'un organe
Texte , photos et définitions en vert ci-dessus extraites du "dictionnaire visuel de botanique" de Maurice Reille 

Le bord de ce "grelot" forme un petit feston, on dit que c'est une corolle urcéolée. 


L'arbousier peut être un arbre remarquable, en témoigne ce superbe tronc découvert autour de l'ermitage Saint Pancrace, où nous sommes allés après le pique-nique.


 

 Les arbousiers voisinent avec les viornes tin (ou lauriers tin) - Viburnum tinus - dont les fruits  sont d'un superbe bleu-noir .. Claude insère les branches fleuries dans ses couronnes de Noël


Le chêne vert (appelé aussi yeuse - nom féminin) - Quercus ilex s'accommode très bien de la proximité du chêne kermès - Quercus coccifera
Petit rappel pour les différencier : Les feuilles du chêne kermès sont lisses, et vertes aussi bien sur le dessus que sur la  face inférieure. 


Le chêne vert présente un duvet blanc sur la face intérieure (voir photo ci-dessous pour ce dernier, tout en sachant que les feuilles n'ont pas toujours exactement la même forme)


Mais, comme nous l'avions vu à Villars, puis Jouques, les champignons sont les rois de l'automne .... Explications de Marie-Thérèse, qui ne peut éviter la sempiternelle question quand il s'agit de champignons : "il est comestible?" La prudence consiste à ne consommer que des champignons que l'on connaît... Nous avons ainsi pu aujourd'hui cueillir des girolles, des pieds de mouton, des lactaires sanguins..



D'autres champignons, beaux à voir ... à observer, en essayant de déterminer à quelle famille ils appartiennent... 

Observons le champignon suivant, il n'y a ni anneau, ni volve, le pied est radicant, il est gluant, à lame, les lames sont adnées, le pied est granuleux. 
C'est un hygrophore. 


Il convient aussi de se référer à des ouvrages récents... Nous sommes nombreux à avoir mangé des helvelles, "dans le temps"... à présent "Toutes les helvelles ( environ 20 espèces) sont toxiques. Ne pas consommer.
Il en est de même pour les clavaires.

     

Nous sommes attirés par ce champignon qui exsude une goutte rouge sang; sur le dessous, de petits aiguillons, ce champignon appartient à la famille des Hydnes ( les 4 photos ci-dessous-




Mais qui a posé la question "est-ce que ça se mange?" assurément un Brin d'herbe, mais l'histoire ne dit pas lequel ... (ou plutôt laquelle ...)

Marie Do nous avait envoyé la photo du champignon Hydnellum ferrugineum, rencontré lors d'une balade ..


Pour connaître le groupe d'un champignon, il convient de regarder en-dessous. Dans le cas du champignon que nous observons, il n'y a pas de lamelles, il n'y a que des pores minuscules, microscopiques, d'une couleur rouille/marron, le pied est radicant, à la couleur de betterave.  En l'ouvrant, nous constatons un bleuissement, il s'agit du bolet de Quélet, Suillellus queletii



Nous observons une vesse-de-loup,à l'allure de montgolfière. 




Voici un autre champignon, très élégant celui-là... 


Nous longeons un champ de roquette sauvage - Diplotaxis erucoides - que nous connaissons tous, tant elle est abondante dans les vignes et champs...


Dans un autre champ, nous pouvons admirer le Salsifis des prés -   Tragopogon pratensis - différent du salsifis à feuilles de poireau - Tragopogon porrifolius que nous avons coutume de voir au printemps. 
Famille des Astéracées.



En périphérie, une seule rangée de bractées.
Nous observons les fleurs ligulées, de différentes  tailles 
Sur la photo ci-dessous, nous voyons assez bien les dents de chaque fleur ligulée, nous pouvons en compter 5 :  la fleur ligulée est la réunion de 5 pétales (et non pas un seul pétale), elle est pentamère.


Au coeur du capitule, les stigmates se terminent en fourche, qui surmontent  un manchon marron, ce sont les anthères soudées entre elles pour faire un tuyau.


Et enfin, le superbe dessous du capitule.





Dans le champ, nous trouvons aussi du sainfoin,

 Nous voyons aussi une plante jaune qui nous fait penser à la moutarde des champs -  Sinapis arvensis , mais il est nécessaire d'avoir le fruit pour affirmer qu'il s'agit bien de cette plante. Par chance, nous trouvons les fruits ...



Le fruit est une silique

Plante annuelle de 30 à 80 cm de haut, à feuilles découpées en folioles inégales, à fleurs jaune et siliques dressées, presque sessiles, bosselées, glabres, portant un bec conique, un peu plus court que les valves, parfois appliquées contre les tiges. Très répandue dans les cultures.

Les jeunes pousses peuvent être consommées. Les graines une fois moulues peuvent donner une sorte de moutarde.




Peu de couleurs "automnales", les feuilles de vigne, qui nous proposent un kaléidoscope  de couleurs, nous paraissent ternes ...


L'aigremoine fait exception...

et bien sûr l'érable champêtre - Acer campestre...

 à ne pas confondre avec l'érable de Montpellier - Acer monspessulanum dont les feuilles ne comprennent que 3 lobes



A la fin du pique-nique, Marie-Thérèse nous montre le nostoc, aussi appelé "crachat de lune", qui a  la capacité de se déshydrater complètement, puis de se réhydrater très rapidement, en quelques heures. Un peu de rosée nocturne ou une pluie suffisent à le "regonfler" et le ressusciter.


Orchis géant - Himantoglossum robertianum -



Après le pique-nique, une descente un peu glissante nous permet d'accéder à la route, puis au site de l'ermitage de Pancrace



L'ermitage de Saint-Pancrace est un ancien édifice monacal inscrit aux monuments historiques. 

Il est situé sur le domaine du château de Pradine. Propriété privée, l'édifice ainsi que la chapelle ne se visitent pas. En parcourant les allées de cyprès nous découvrons ce cimetière, avec la consigne nécessaire de ne pas faire de bruit. Le lieu de toute façon se prêtait à une certaine sérénité. 
Paisible, l'ermitage de St Pancrace, patron de Grambois, se niche sur une hauteur boisée, proche de la route de Vitrolles. Une petite chapelle médiévale (XIVe siècle) s'y adosse, que Jean Giono célébra de toute sa verve. Ce lieu hors du temps est depuis longtemps cher aux Gramboisiens, qui entretiennent avec lui des liens de fidélité séculaires. Dès le XVe siècle, St Pancrace devient, chaque année aux alentours du 14 mai, un haut lieu de la vie du village : une procession rejoint la chapelle, où se tient aussi une foire réputée qui attire les populations des environs. Au XVIIe siècle, la communauté fait bâtir l'ermitage, qui sera habité jusqu'à la Révolution.

Mais à la Révolution, la chapelle fut vendue comme bien national (1793), et l'ermitage, 20 ans plus tard, devint propriété de Joseph Bonnin, riche négociant marseillais. C'est à cet homme que l'on doit le cimetière familial établi tout à côté, où, entre les cyprès qui bordent les allées, se dresse une imposante pyramide, ajoutant sa touche de mystère au charme romantique qui se dégage des lieux.

Nous déambulons entre les allées de cyprès, découvrant le cimetière atypique, datant XIXe siècle, avec des tombes clairsemées ici et là, de différentes formes. 

Un tombeau en forme de pyramide se dresse devant nous, sur l’une de ses faces est écrit : « Ci-git qui pour la terre avait trop de vertus, le ciel en fut jaloux, le ciel nous l’a ravie, ses charmes ont péri… Mais son âme affranchie est au sein de son Dieu…Ah! Ne la pleurez plus, le 19 juin 1819 est décédée à Genève Joséphine Honorine Thomelin, épouse Bec, née à Marseille le 18 octobre 1791, inhumée le 26 à Plain-Palais dans le cimetière catholique, exhumée le 14 août et transférée à Grambois où elle a été inhumée de nouveau et déposée dans ce tombeau le 4 octobre 1819 »






Jocelyne a pu lire cette citation sur une tombe :
 "ils furent comme vous libres fierts et lucides ,ceux qui reposent là dans la paix du cercueil,  Ne pas démériter fut leur tranquille orgueil

Ayant pu visiter le parc du château, autorisée par Madame la Comtesse d'Ivernois, Jocelyne se souvient de la citation suivante,  inscrite sur une fontaine :  
Vous qui passez par ce domaine
Profitez de l'air pur et du vaste horizon
Et si c'est l'amitié qui chez nous vous amène
Dites vous en passant, voilà notre maison!






La chapelle médiévale accolée à l'édifice est datée du xive siècle et a été prolongée au XVIII par un porche comportant des fresques réalisées au début du XXème siècle en utilisant les techniques du Quattrocento.  Elles représentent une piéta Georges Dufrénoy) , l'adoration des bergers et des rois (Pierre Girieus) et un Sermon dans la montagne (Alfred Lombard) 





Nous quittons à regret ces lieux enchanteurs, avec le sentiment de les avoir respectés, même si Jocelyne a dû rassembler le "troupeau", les "brebis" s'égarant facilement dans les allées!! L'espace incitait à la découverte de ce patrimoine, telle est notre excuse....

Connaissez-vous les myxomycètes?




Claude continue sa collection de coeurs, cette fois-ci il est fait de mousse....


 Houx - Ilex aquifolium



De retour aux voitures, Marie-Thérèse a apporté des oranges des Osages, ainsi que des citrons Poncirus. 
Nous attendons les photos des mini citronniers épineux Poncirius..


Nous sommes trois à suivre Claire vers la propriété viticole de Vitrolles :

http://www.lacabrery.org/longo-mai/


Photographes du jour : Annie, Guy, Jeannine, Nadine M.
Merci à eux, ainsi qu'à Marie-Thérèse pour ses explications, à Jocelyne et Claire pour nous avoir guidés, à Catherine pour son aide...







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