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mercredi 5 juin 2024

Atelier "Teinture à l'indigo" Lundi 3 juin 2024

 


Nous étions 14 à nous retrouver autour de la cuve indigo préparée par Hélène :
Aurore, Françoise A., Françoise dB, Claire R., Claude, Hélène, Geneviève B., Evelyne, Geneviève P., Isabelle, Michèle, Nadine M., Nadine R. Thérèse.

INDIGO

Hélène nous explique la méthode de teinture à l'indigo, en précisant que 3 ingrédients contribuent à  la préparation à l'indigo : 
- la persicaire, bleu de persicaria tinctoria,
- le pastel - Isatis tinctoria
- l'indigo, bleu de l'indigotier - Indigofera tinctoria
Elle fait référence à Michel Garcia, créateur du jardin de plantes tinctoriales de Lauris, que nous visiterons lundi prochain. 


Matériel :
- Fibres naturelles (lin, coton, chanvre, bambou, laine, soie), pas de tissu mordancé ou teint. On peut teindre entre 500g et 1 kg de fibres, tout dépend de l'intensité désirée, du nombre de trempages, et de la fibre.
- Cuve d'indigo dans récipient haut plastique ou inoxydable de 18 à 20 litres
- Thermomètre, réchaud, balance, gants, seau, bassine
- Matériel shibori pour réserves et coutures (fil spécial fronces, élastiques, ficelles, bâtonnets, épingles à linge, carrés, triangles de bois, billes, tubes etc.
- Vinaigre pour rinçage
- Etendage

Technique :
- Laver les tissus neufs ou sales avec des cristaux de soude
- Peser les tissus secs
- Préparer le bain de teinture, verser la poudre dans 5 à 10 litres d'eau à 80°C, remuer plusieurs fois avec un bâton de façon à générer un tourbillon à quelques minutes d'intervalle, la couleur verte/jaune indique que la cuve est prête. Laisser tiédir.





- Faire bien tremper le tissu dans l'eau tiède et bien l'essorer pour chasser l'air




- Immerger le tissu doucement dans le bain, le manipuler une minute sous la surface de façon à faire pénétrer la teinture dans toutes les zones du tissu. Ne pas laissé tomber le tissu au fond du bain, les résidus qui sont au fond causeraient des taches.


- Les sortir avec précaution pour éviter d'introduire de l'oxygène dans la cuve, l'essorer en dehors, éviter les éclaboussures,
- Les exposer à l'air 20 mns, le tissu passe du vert au bleu, laisser l'oxydation se faire : plus l'indigo s'oxydera, meilleure sera la tenue de la couleur
Si le tissu sèche entre deux trempages, il doit être à nouveau humidifié avant d'être replongé dans la teinture. Eviter d'étendre le tissu en travers d'une corde à linge cela laisserait une marque, attention aussi aux épingles à linge. Si les shibori sont trop lourds, les faire sécher à plat sur un filet,



- Effectuer deux à trois fois l'opération "trempage.oxydation" pour une couleur moyenne, augmenter les bains pour une couleur plus foncée,
- Faire tremper les tissus teints 15 mns dans un grand seau d'eau additionné d'un peu de vinaigre
- Rincer brièvement, laisser sécher, on peut attendre plusieurs jours avant de le laver, faire un premier lavage à l'eau chaude savonneuse avant de défaire les noeuds et coutures lorsque le tissu sera sec pour éviter que la couleur ne déteigne. 

Mais je vous entends dire que la teinture, ça a l'air simple, mais comment obtient-on ces différentes couleurs, que sont ces tissus ligotés, aux formes bizarres qui trempent dans l'eau (photo plus haut)

SHIBORI


Le terme provient du japonais « shiboru » qui signifie tordre, presser. Cette technique ancestrale, autrefois également présente en Chine et en Inde, est devenu un art à part entière au Japon, elle date du VIIème siècle. Elle est utilisée avec une teinture indigo. Elle s’utilise sur des tissus blancs ou clairs.


Techniques utilisées : les nœuds, la couture et le pliage. L’élément qui ne change pas, c’est l’indigo., même si aujourd’hui les autres coloris sont permis, l’indigo reste le plus ancien colorant utilisé pour teindre les tissus.

Avec ces techniques on arrive à des motifs surprenants mais les résultats sont souvent aléatoires ce qui rend chaque pièce unique


Une fois le tissu ligoté, il est plongé dans le bain de teinture. La couleur ne prendra pas au niveau de la réserve, partie nouée ou compressée de l’ouvrage.




Quelques méthodes :

- Kanoko shibori  
        La plus connue. Elle consiste à nouer le tissu avec des élastiques ou du fil sur certaines parties pour obtenir un motif. Cette technique a eu le vent en poupe dans les années 70. Elle est reprise sous le nom de tie and dye aux Etats-Unis. Un dérivé de cette technique, le ne-maki shibori qui consiste à mettre une bille ou un caillou dans le tissu et nouer ensuite.



Geneviève

Itajime shibori
        La technique s'élabore en faisant des plis en accordéon dans le tissu, sous forme soit carrée, soit rectangulaire. Le tissu est ensuite replié sur lui-même et pressé entre des plaques et des petits bâtonnets. 


- Suji shibori
        Dans cette technique il s'agit de replier le tissu à la main, en accordéon sur la longueur. Le tissu est ensuite fixé avec du fil afin de maintenir les plis, de sorte que seules les extrémités soient en contact avec la teinture.


D'autres techniques sont possibles... Vous pouvez consulter l'ouvrage "Nui shibori" de Jane Callender.

Comme Hélène nous l'avait annoncé, chaque création fut différente. Nous avons toutes pris plaisir à nous essayer à l'une ou l'autre technique. 

Voici ci-dessous quelques teintures... 

Isabelle

Nadine

Claire

Michèle

Evelyne


Geneviève

Nadine

Teinture très efficace sur des chemises avec dentelle de Danièle


Nous avions toutes choisi du tissu de coton, sauf Claude qui avait choisi de teindre un foulard en soie. 


Claude

Et pour terminer, les jolis sacs de Claire G. et Françoise dB...






Merci à Hélène pour les textes et la préparation de l'atelier, à Claude et Geneviève P. pour les photos












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