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mardi 8 mars 2022

Les aiguiers à Saint Saturnin les Apt le lundi 28 février 2022



 Nous sommes des botanistes amateurs. 

Si vous remarquez des erreurs, toujours possibles, dans la détermination de nos plantes, merci de nous le signaler en commentaire

Nous voilà partis au pays des aiguiers au-dessus de Saint-Saturnin-Lès-Apt.

Les aiguiers sont des réserves d’eau creusées et construites depuis le XVIIème jusqu’au XIXème siècle
Les habitants des lieux ont creusé en-dessous de grandes dalles rocheuses (impluvium) des bassins alimentés par de petites rigoles creusées dans la dalle calcaire. Certains sont à ciel ouvert, destinés à abreuver les animaux en semi liberté, d’autres sont surmontés d’une voûte à encorbellement pour garder l’eau propre, fraîche et éviter l’évaporation. Il existe des systèmes de filtrage à travers les murs. 

L'aiguier de Barillé



Nous avons rencontré  aussi des bories destinées à abriter gens et troupeaux, on remarque une différence technique avec les aiguiers, les pierres du dôme sont tournées vers l’extérieur pour évacuer l’eau de pluie.



Dans la végétation dominent les pins sylvestres originaires du lieu, les pins noirs d’Autriche plantés au XXème siècle et naturalisés, Un pin d’Alep (Pinus halepensis) est présent, semblant seul de son espèce en ces lieux, il est vrai qu’il est plus méditerranéen que montagnard.


Les pins sont souvent garnis de « bourses » qui servent de radiateur aux chenilles processionnaires en hiver avant leur prochaine descente en procession en mars /avril pour leur nymphose sous terre. Les mésanges noires et mésanges huppées présentes ici peuvent dévorer les chenilles.

Nous observons ces nids  de chenilles processionnaires. Ce sont les excréments des chenilles que nous voyons à la base des nids...Très urticantes, elles peuvent se révéler dangereuses pour nos animaux domestiques.. ou autres.. La photo du bas représente un petit groupe de chenilles qui, descendues depuis peu, se sont regroupées, et font un trou pour rentrer dans la terre. Nous avons eu la chance de les voir sur le sentier, lors de notre retour aux voitures. 

Au cours de la balade, nous avons observé  quelques sapins, peut-être implantés par un habitant, ils ne sont pas faciles à déterminer. 


Pins et sapins.... 
Nous savons à présent que pour différencier un pin d'un sapin, il faut regarder les aiguilles... Ci-dessous nous avons des aiguilles solitaires, très courtes (de 7 à 17 mm), piquantes, disposées en écouvillon (tout autour du rameau). Nous sommes en présence d'un pin sapo, sapin d'Espagne ou d'Andalousie  (Abies pinsapo


Le sapin de Nordmann (
Abies nordmanniana) : ses aiguilles épaisses sont foncées, très brillantes avec deux lignes blanches, caractéristiques de l'espèce,  sur la face intérieure.  Quand on regarde le bout d'un rameau, quelques aiguilles sont un peu sur le dessus, les autres sont dirigées vers la fin du rameau. 






Le sapin pectiné (Abies alba) a une écorce lisse, gris argenté chez les jeunes arbres, d'où le nom de sapin blanc. Les feuilles sont solitaires, planes, disposées de part et d'autre sur les rameaux, comme les dents d'un peigne.  Si l'on tire une aiguille, une cicatrice apparait.
 C'est le seul sapin des 3 que nous avons rencontrés qui est indigène, implanté et qui est à sa place dans l'étage montagnard en compagnie du hêtre.


Quand nous voyons des aiguilles en touffes, en bouquet, nous pouvons dire que ce sont des cèdres ou des mélèzes
Ici, le cèdre de l'Atlas (Cedrus atlantica)



Le pin se reconnait au fait que les aiguilles sont par deux dans une gaine. 
Dans le cas du pin sylvestre (Pinus sylvestris), l'écorce du tronc se desquame, laissant apparaître une couleur rougeâtre.
Les aiguilles sont courtes, de 2 à 7 cm,  assez épaisses et tordues sur elles-mêmes.
Les cônes sont petits, de 3 à 6 cm.

Le pin noir d'Autriche (Pinus nigra sp Austriaca)
Son écorce est grise, presque noire, elle se fissure par plaques.
Les feuilles sont longues (8 à 14 cm de long), droites, rigides, piquantes.
Les cônes sont moyens, par 2 ou 3, sans pédoncule, ovoïdes, à écusson souvent bombé


Si l'on compare les deux pins précédents, la différence d'aiguilles est bien significative!


Beaucoup de noisetiers ( Corylus avellana) garnis de leurs fleurs mâles en chatons et de leurs fleurs femelles petits bijoux rouges.



Des genévriers communs (Juniperus communis) et leurs galbules bienfaisantes en teinture mère :

  • -  système urinaire, elles sont diurétiques, antiseptique urinaire puissant

  • -  désinfectant pulmonaire efficace, expectorant

  • -  action sur la digestion, anti-fermentation et antiputride intestinal

  • -  évacuation de l’acide urique et toxines responsable des douleurs articulaires

    Des alisiers blancs (Sorbus ariasouvent garnis de gui signalant la présence de nombreuses grives qui raffolent des baies, ainsi que des fauvettes à tête noire qui permettent la dispersion des graines car elles ne peuvent pas les manger. Le gui ne les tuera pas, ils vivent ensemble, l’arbre fournissant l’énergie à son hemi-parasite, le gui prolongeant la photosynthèse en hiver lorsque l’arbre n’a plus de feuilles. Si le gui tue l’arbre, il meurt aussi, aucun intérêt !













    Nous voyons bien sur cette photo la fixation du gui, graines plates en forme de coeur qui commencent à germer, ce sont les graines des futurs suçoirs.
















Nous n'avons pas manqué de repérer la floraison jaunes des cornouillers mâles (Cornus mas) pour revenir à l'automne récolter les cornouilles pour nos délicieuses et laborieuses confitures.


Très jolie inflorescence des cornouillers.  Ce que nous prenons pour une fleur, avec 4 écailles en-dessous, est en fait une inflorescence en ombelle. Ces 4 écailles, qui sembleraient être des sépales pétaloïdes, jaunes pourpre,  sont en fait des bractées. 

La fleur est sur un pédicelle, aussi long que la fleur, poilu, 4 pétales jaunes en triangle qui se rabattent dès que la fleur se forme, 4 petits sépales (triangles minuscules) microscopiques en-dessous, visibles à la loupe, 4 étamines saillantes alternes avec les pétales, un petit disque gluant de nectar et au milieu le style terminé par un stigmate.

Plante mellifère intéressante, mais du bouquet où il y avait 8 à 10 fleurs, il n'y aura qu'une cornouille. 

Nous ne pourrons peut être pas faire de la confiture avec les petites châtaignes d’une ligne de châtaigniers plantés ici prés de La Cassette, le terrain ne leur convient pas aussi bien que dans les Cévennes. Nous sommes dans les calcaires à rudistes, nous aurions pu trouver quelques fossiles autour de l’aiguier de Gayéoux ! Mais nous ne les avons pas cherchés, subjugués par la construction de cet aiguier.

C’est plutôt le terrain préféré de la viorne lantane ( Viburnum lantanatrès présente ici, en cette saison, c’est son gros bourgeon floral globuleux que nous pouvons observer, et les bourgeons des rameaux protégés seulement par deux minuscules feuilles serrées l’une contre l’autre comme des mains jointes. Ses tiges sont très solides, souples et flexibles, sans sécateur nous aurions du mal à les couper pour les utiliser en vannerie ! 

Au sol des parterres de cônes de pins noirs d’Autriche (Pinus nigra) dépecés, vidés de leurs graines par le pic épeiche que nous avons entendu ...



Même si c’est encore discret, la floraison de la potentille du printemps (potentilla verna) aux 5 pétales jaunes échancrées et aux feuilles à 5 folioles dentées ne nous a pas échappé.  Sa racine est utile pour soigner la diarrhée, quoique sa sœur des prairies humides, la potentille tormentille (Potentilla erectasoit plus efficace.


L’hépatique noble (Anemone hepatica) était réputée soigner le foie d’après la théorie des signatures, sa feuille à trois lobes, couleur du foie par dessous signe cet usage qui n’a jamais été vraiment prouvé scientifiquement. Nous avons pu admirer ses fleurs d’un bleu incomparable, ses feuilles vont sortir plus tard.

L'anémone hépatique a une fleur solitaire au long pédoncule (ce serait un pédicelle s'il y avait plusieurs fleurs), très poilu. 3 bractées en-dessous de la fleur ressemblant à des sépales - les étamines, nombreuses,  sont en spirale, au centre nous pouvons observer plusieurs carpelles libres. Elle appartient à la famille des renonculacées. 



Bien sûr vous ne raterez pas le vert fluo de l’hellébore fétide (Helleborus foetidusprétendue utilisée pour traiter les maladies mentales par Pline l’ancien. Le lièvre de La Fontaine conseille à la tortue prête à parier qu’elle arriverait avant lui d’en avaler « quatre grains » (unité de mesure = 53mg) L’hellébore, prescrite comme stimulant cardiaque, est aujourd’hui considérée comme trop toxique, à n’utiliser en aucun cas.

Vous pouvez lire l'article réalisé par Marie Thérèse sur le blog, dans l'article faisant partie de la série "botanique" http://assobrindherbenature.blogspot.com/2022/02/hellebore.html?m=1


J'espère que vous ne faites pas cette tête, à présent que vous savez tout sur notre sortie du jour!





Merci aux photographes : Beatrix, Françoise, Guy, Jeannine, Marie Thérèse





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